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 3 avril 2025

« Ce n’est pas grave… lâche prise… respire… »

Mon cerveau m’envoie des messages rassurants à la pelle que mes émotions ont du mal à assimiler. Oui, je suis d’accord avec ces affirmations. Mais…

Mais j’aurais aimé que la journée se passe autrement.

Que mon robot ne se déconnecte pas et/ou ne résiste pas à mes tentatives désespérées de reconnexion – je déteste la technique ou la technique me déteste, au choix. De ce fait, ma cuisine a dû se contenter d’un bon coup de balai et mes yeux de supporter les traces sur le sol.

J’aurais voulu que le pain ne brûle pas dans le four – pour une fois j’étais au téléphone avec une amie- et que mon parmesan du pauvre ne brûle pas dans la poêle ce soir – pourquoi donc la température est-elle montée en mode pleine puissance alors qu’elle n’était qu’à 8 ? – Je dois peut-être conclure à une journée noire question cuisson aujourd’hui, heureusement que je n’ai pas tenté de la grande cuisine.

J’aurais préféré qu’Édouard soit plus rapide ce matin, ne râle pas ce soir, ne se rebelle pas quand je lui ai demandé de se mettre en pyjama, que Théodore ne jette pas des miettes de pain dans toute la cuisine.

J’aurais souhaité avoir le temps et l’énergie de terminer les tâches administratives en retard – après la technique, l’administratif est vraiment ma bête noire-.

Dans la liste des souhaits, je peux ajouter que j’aurais voulu ne pas être autant fatiguée, avoir réussi à trouver l’énergie de faire le ménage sans mon aspirateur, terminer la journée en ayant une maison rangée, des enfants sages et le sourire aux lèvres.

Tableau idéal, balayé par la réalité.

Mais…

Mais si je suis juste dans mon regard, je peux aussi dire que :

J’ai passé un super moment à entretenir au téléphone une amitié précieuse pour moi. J’étais heureuse d’avoir des nouvelles, heureuse de partager mes joies, mes questions, mes difficultés.

J’ai réussi à rapporter à la médiathèque le livre que je devais renouveler : Théodore avait réduit en confettis la carte de l’Angleterre présente au début de ce documentaire – c’était dans ma liste de tâches depuis deux semaines.

J’ai passé de bons moments sur les trajets d’école à discuter avec Édouard – j’aime tellement ses réflexions et questions ! –

C’était très sympa de manger le repas de midi juste avec ma grande Anaëlle. J’ai aussi appris des mots en latin à force de la faire réciter.

J’ai eu le temps de m’allonger pendant plus d’une heure sans être dérangée.

J’ai préparé la nouvelle fournée de yaourts, la pâte à pain pour demain et les repas du jour. Personne ne criera famine.

Louise a été très cool pendant son téléphone du jeudi soir. Elle a même réussi à raconter sa journée, n’a pas hurlé et a raccroché sans faire d’histoire. En plus les autres enfants n’ont pas dansé en criant autour du téléphone pendant l’appel.

J’ai eu le droit à des sourires, des calins de la part de mes enfants. Je les ai regardé joué dehors sur la terrasse, j’ai profité du soleil, sentie bouger mon bébé dans mon ventre, discuté avec Philippe sur mon téléphone, refait ma demande de carte grise pour la voiture…

J’en oublie.

Il y a eu de belles choses aujourd’hui. Mon cerveau a raison, mes émotions ont juste besoin de fermer les yeux et de dormir quelques heures. Rien d’essentiel n’a été raté. Beaucoup de choses peuvent attendre demain, ou même un jour prochain.

Échappez-vous dans mes univers imaginaires…

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