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Le journal de Juliette - 6

Cet article fait parti d’un ensemble d’articles en lien avec mon roman Si j’avais su.

Le roman est disponible en versions numérique et brochée sur Amazon. 

Aujourd’hui, journée à l’hôpital.

J’ai eu le droit…

 

  • de me tenir assise sur le lit de la petite fée toute la journée, mais seulement à l’endroit où elle l’avait décidé (tête du lit parfois, pied du lit à d’autres moments).

  • de dire 100 fois « baisse le son de l’iPad (ou du téléphone au choix) ».

  • d’écouter des chansons débiles, mais surtout pas de les chanter.

  • de répéter mille fois que les sœurs de la petite fée étaient à l’école et son papa au travail.

  • de regarder des dessins animés que je ne connaissais pas (mais surtout pas en entier parce que plus de 30 secondes ce n’est pas drôle).

  • de mettre plein de mousse dans le bain de la petite fée et de me faire asperger pendant 1/2h (et puis de négocier pour qu’elle sorte de l’eau).

  • de manger ma salade de midi (mais vite vite parce que faut pas abuser quand même ça détourne mon attention) et de partager mon avocat avec la petite fée (c’est super meilleur que les lentilles de l’hôpital).

  • de jouer à la pâte à modeler. Mais seulement la rose parce que la verte est neuve et qu’il ne faudrait pas que je la vole (on ne sait jamais…). Et juste pour faire des escargots et des pizzas. Et puis surtout sans utiliser le matériel associé (emporte-pièce). 

  • de toucher à mon téléphone, mais à condition de jouer aux jeux de bébé (j’avoue j’ai triché, mais pas beaucoup parce que je me suis fait prendre à chaque fois).

  • de faire un massage des pieds à la petite fée pendant qu’elle regardait un dessin animé.

  • de faire le tour de l’hôpital pour aller boire un café (à condition de payer un jus d’orange à la petite fée)… et d’emprunter le chemin le plus long parce qu’elle avait besoin de courir. Donc petit pèlerinage souvenir par les salles de radio, les urgences, le hall d’entrée et autres territoires connus.

  • de prendre l’ascenseur à condition de laisser le soin à la petite fée d’appuyer sur les boutons (oups, on a frôlé l’appel d’urgence).

  • de goûter le fromage ail et fines herbes de midi, mais pas les lentilles et les courgettes même si elle n’en a rien mangé.

  • de grignoter un carré de chocolat, mais à condition d’en offrir un à la petite fée.

  • de manger mes noix et amandes du goûter, mais sous les hurlements parce que ça ne plaisait pas à la petite fée que j’ai un goûter (même si elle déteste les noix et les amandes).

  • de m’asseoir sur le fauteuil que les infirmières ont eu la bonté de m’apporter, mais seulement si la petite fée le partageait avec moi (et encore, elle a trouvé que je prenais quand même beaucoup de place).

  • de boire dans ma bouteille d’eau, mais seulement après l’avoir prêtée à la petite fée (euh, c’est quoi ces particules à l’intérieur ?…).

  • de coller des gommettes, mais attention, emplacement soigneusement choisi par la petite fée !

  • de faire pipi, mais uniquement avec la porte de la salle de bain ouverte (pitié vite vite, pourvu que personne ne débarque à ce moment-là !) et surtout sans toucher au papier toilette. Et puis de me laver les mains, mais cette fois porte fermée et dans le noir (c’est trop trop rigolo).

  • de voler des bisous, mais j’ai vite compris que c’était interdit en fait.

  • de proposer la sieste (oups je n’avais pas réalisé que si j’avais le droit d’exprimer mes opinions ça avait aussi des conséquences auditives plutôt néfastes).

  • de ne pas détourner les yeux de la petite fée plus d’un quart de seconde sous peine de m’entendre rappeler à l’ordre par tous les moyens (auditifs et tactiles).

  • de ramasser les projectiles qui volaient dans la chambre au gré de l’excitation de la petite fée.

  • de découvrir jusqu’à quel point on peut monter un lit d’hôpital, le descendre, en relever la tête ou les pieds parce que la petite fée est fan de tous ces boutons (niveau culture générale je progresse…).

  • de tenter de me reposer, collée à elle dans le lit, mais pas plus de quelques secondes parce qu’elle adore jouer au réveil qui sonne.

 

Et pour finir, j’ai eu le droit, je ne sais trop par quel miracle, d’écrire ce texte (presque en une seule fois et presque sans négocier).

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