Terres interdites sera publié dans quelques semaines, avec l’ouverture des préventes Amazon dans les prochains jours. Aujourd’hui, je vous propose de découvrir les première lignes du roman…
Chapitre 1
« Je veux que tu meures ! »
Le village de Rival était insignifiant. Cinq ou six cabanes tout au plus, dissimulées dans les arbres. Le bois blanc utilisé pour les bâtir ressortait dans la pénombre de cette fin de nuit. Schimeï les comptait donc sans peine. Il se félicitait que l’été ne soit pas encore arrivé. Pour l’heure, les bourgeons à peine éclos ne dissimulaient pas les habitations.
– Ce sera plus facile pour nous…
Le jeune homme expira longuement. Des volutes de vapeur dansèrent devant sa bouche alors qu’il tentait de calmer les battements impétueux de son cœur. Ils étaient arrivés et il s’en réjouissait. Selb n’avait pas ménagé le rythme. Il était tout à la fois épuisé et galvanisé par la course. Il s’allongea sur le sol gelé et rampa pour approcher au plus près des maisons. Son regard glissa de la plus proche à la suivante. Un pont de cordes les reliait. L’ensemble de lianes parfaitement intégrées à l’écosystème lui plu immédiatement. Une grimace marqua le coin de sa bouche. Il ne comprenait que trop bien que son frère lui ait ordonné de rester au pied des arbres. Il se serait tellement volontiers balancé là-haut ! Selb l’avait deviné. En tant que chef guerrier des Gandaris, il possédait tous pouvoir pour le frustrer et ne s’en privait pas.
– Maudit sois-tu, marmonna Schimeï.
On ne le laisserait donc jamais décider de ce qui était bon pour lui ! Il adorait l’escalade depuis son plus jeune âge et se vantait à raison de son incroyable faculté à suivre les parois les plus difficiles. Nul n’était meilleur que lui à ce petit jeu… sauf peut-être Luk-An.
Pour oublier sa rancœur, il se concentra sur le village désert et remarqua les lambeaux de brume qui s’accrochaient aux toits de chaume. Il fronça les sourcils. Ce n’était pas bon signe. Le brouillard était le domaine des créatures de l’ombre. Son peuple le craignait par dessus tout. Il se rassura en se disant qu’il ne s’agissait que de quelques débris de nuages, une situation somme toute assez normale au levé du jour. Il ne parvint toutefois pas à dissiper son malaise. Son regard engloba les trois cabanes devant lui. C’était la première fois qu’il avait l’occasion d’observer de si près ces étranges constructions. Elles ressemblaient à des essaims d’abeilles avec leur base arrondie placée sous une maison plus ordinaire. Des murs de bois agrémentés de guirlandes de lierre. Un balcon sur le devant de chacune.
– Comme chez nous.
Il se surprit à désirer en visiter une. Il enviait la vie dans les arbres des Runadels. Mais il n’aurait sans doute jamais l’occasion de découvrir ce qui se cachait derrière les murs de bois.
Ils étaient là pour tout détruire.
Et, ce faisant, ils déclencheraient vraisemblablement le plus grand conflit de l’histoire de la terre d’Élion.
Un mouvement à sa droite lui fit tourner la tête.