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Pour vous permettre de découvrir de la meilleure des façons possibles ce personnage essentiel de mon roman, j’ai transformé la traditionnelle fiche-personnage en un petit texte descriptif.
Voici Galliam, le maître des Gandaris et le mentor de mon héros, Schimeï.

La porte de la cabane s’ouvrit. Immédiatement, le silence s’abattit sur la place.
Dans la pénombre intérieure, les Gandaris de Val-Torel ne distinguèrent tout d’abord qu’un flot de cheveux gris desquels s’échappaient des mèches complètement blanches. Ils coulaient du sommet du crâne pour encadrer un visage allongé et tomber sur les épaules étroites du maître.

Un battement de paupières. Les yeux noirs apparurent, profondément enfoncés dans leurs orbites. Ils agrippèrent le regard du peuple. Il y eu un mouvement commun de recul, comme pour créer une barrière invisible. Peine perdue. Nul secret n’échappait jamais aux prunelles de rapace. Ceux qui avait tenté de se soustraire à leur autorité n’était plus là pour en témoigner.

D’un mouvement presque imperceptible, le vieil homme inclina un front haut qui surplombait un nez fin. Lui seul était la loi. Cette pensée irradiait chacun des traits de son visage et l’emplissait d’une assurance hors du commun. C’était cette même confiance absolue qui l’avait poussé à l’âge de 14 ans à assassiner son propre père pour accéder plus rapidement au pouvoir. 50 ans s’était écoulés tandis qu’il gouvernait les Gandaris d’une poigne de fer.
Nul ne connaissait le coeur du vieil homme car il ne laissait jamais transparaître ses émotions. On le savait aussi intransigeant avec lui-même qu’avec les autres. Lui qui était d’une rare intelligence ne supportait pas la médiocrité. Aussi, dans le monde du maître, les faibles n’avaient pas leur place.
Cruel avec ceux qui se mettaient en travers de son chemin, capable de lire sur les visages comme personne ou de tourmenter les coeurs si l’envie lui en prenait, tel était Galliam.

Il avait bâti un empire sans précédent sur la terre d’Elion.

L’homme avança une main ridée, pigmentée de tâches brunes. Elle tenait fermement le bâton du commandement. La longue tige de bois agita un instant la guirlandes de plumes violettes qui s’y accrochait.

Sur la place, point d’autre bruit que la respiration sifflante du maître.

A la suite du bras, Galliam émergea complètement. Il n’était pas très grand mais l’assurance avec laquelle il se tenait lui donnait une prestance hors du commun.
La cape brune ornée de fils violets flotta derrière lui tandis qu’il avançait lentement vers le centre de la place. Droit et sec. Chacun de ses pas mesurés attestait son autorité.

Tous baissèrent les yeux sur son passage, fixant au hasard les manches longues de sa tunique, la dague incrustée de pierres rouges qui pendait à sa ceinture ou les bottes fourrées qu’il ne quittait jamais.

Galliam monta en haut du rocher du pouvoir, ce roc posé au beau milieu de Val-Torel du haut duquel il dominait le village, la Baie des déesses, et les falaises entourées de brouillard, posées sur la mer. Lui, natif de Lo-Oraly, avait un jour décidé de transférer son pouvoir à Val-Torel. On disait qu’il espérait depuis toujours éradiquer les Runadels, leurs ennemis, et, ce faisant, se trouver au centre des deux terres réunifiées.

Le visage du maître était maintenant en pleine lumière. Il plissa les yeux, dardant le monde à ses pieds d’un éclair noir. Implacable.
Le peuple attendait.
Un jugement de plus viendrait bientôt s’ajouter à la multitude de ceux que Galliam avait prononcé depuis sa prise de pouvoir. Ils semblaient tous inscrits dans les rides qui parcouraient son visage décharné. Une ligne pour chaque homme qu’il avait tué…

Les joues creuses furent parcourues d’un frisson alors que les lèvres minces s’ouvraient brusquement. Lorsque Galliam prit la parole, sa voix autoritaire et profonde transperça la foule d’un bout à l’autre du village.