Cet article fait parti d’un ensemble d’articles en lien avec mon roman Si j’avais su.
Le roman est disponible en versions numérique et brochée sur Amazon.
– Oh non !
Mes doigts fouillent frénétiquement mon sac à main. Mes yeux virevoltent à leur suite. Mon souffle s’accélère.
– Flûte, c’est pas possible !
Un coup d’oeil vers mon amoureux qui fronce les sourcils sans comprendre ce qui m’angoisse soudain.
Je replonge dans le sac, en sors mon téléphone, mon portefeuille et deux ou trois stylos. Un paquet de lingettes bébé vient rejoindre le bazar sur mes genoux suivi d’un petit chat en plastique rose à l’oreille mâchouillée. Je plisse les yeux. La voiture est sombre. Il fait nuit noire dehors et la ruelle où nous nous sommes garés est mal éclairée.
– Qu’est-ce qui se passe ? interroge finalement mon mari tandis qu’un paquet de mouchoirs vole vers lui.
J’attrape à pleine main les babioles qui envahissent le reste de mon sac à main et dépose le tout sur mes genoux. Miroir de poche, serviette hygiénique, deux rouges à lèvres dont un que j’avais perdu depuis des semaines, une paire de lunettes de soleil, un mini carnet et j’en passe.
“Il faut vraiment que je fasse du tri”
La pensée me traverse juste avant que mes lèvres prononcent les mots reflet de l’angoisse de mon coeur.
– Je ne trouve pas mes clés.
Mes clés, c’est comme mon téléphone. Je ne sais pas réellement pourquoi, mais j’éprouve toujours le besoin frénétique de vérifier leur présence. L’idée de les perdre me crispe.
– Tu es sûre que tu ne les as pas laissés à la nounou ?
Je lève un regard perdu vers mon mari et tente de fouiller ma mémoire. Les images s’emmêlent. Derniers baisers aux filles quelques heures plus tôt, ultimes recommandations à la nounou, enfilage des talons, petit passage aux toilettes. Il me semble que j’ai bien pris mes clés, mais rien n’est clair dans mon esprit. C’est autant le bazar que dans mon sac, surtout au terme de cette soirée durant laquelle nous avons parlé de mille projets d’avenir.
– Non, je ne crois pas…
Ma voix tremble un peu. L’agacement m’envahit. Je sais qu’il nous faut rentrer maintenant. J’aurais préféré clore ce moment autrement qu’avec une bouffée d’angoisse. Je regarde mon amoureux. J’ai mal aux sourcils à force de les froncer. Lui est partagé entre le sérieux et l’envie de rire.
– Tu veux retourner voir au restaurant ?
La phrase déclenche soudain un éclair de mémoire dans mon esprit brouillé. Je me revois clairement en train de déposer mon sac à main et puis mes clés – c’est moi qui aie conduit à l’aller- sur la banquette du restaurant japonais.
– Elles sont là-bas !
Le cri de soulagement est aussitôt suivi d’une nouvelle crainte :
“Pourvu que personne ne les ai volées !”
Sans attendre, je m’extraie de la voiture et, aussi vite que me le permettent mes talons hauts, plonge dans la nuit pour refaire en sens inverse le trajet jusqu’au restaurant.
Cet épisode, je l’ai vécu. Et j’ai su aussitôt qu’il serait le début d’une histoire. Tout comme j’avais su un peu plus tôt que ce restaurant japonais se retrouverait un jour entre les pages de l’un de mes romans.
Pour mon plus grand plaisir, j’ai mêlé réalité et imaginaire et proposé à Juliette une expérience inédite. Parfois, un détail infime ouvre de grands horizons. 😉
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