Sélectionner une page
Raya - Nuit mouvementée 3

Cet article fait parti d’une série d’articles en lien avec mon nouveau roman Aynor.

Le roman est disponible en versions numérique et brochée sur Amazon.

Raya se demandait comment elle allait franchir le poste de garde qui assurait la sécurité des chevaux du roi, mais elle n’eut pas besoin d’inventer un stratagème pour se glisser dans l’écurie sans être remarquée. Les soldats étaient bien plus loin de la porte qu’ils ne l’auraient dû, en grande discussion avec l’un des dresseurs que la fillette avait déjà croisée. Aucun ne prêta attention à elle. Elle se faufila entre deux planches disjointes qui formaient un triangle ouvert vers l’intérieur du bâtiment.

L’odeur du foin mêlée à celle des chevaux l’enveloppa toute entière. Elle adorait cet endroit. Parfois, quand elle avait de la chance, sa mère l’y emmenait et elle avait le droit de monter un poney blanc qu’Ayden lui avait offert le jour de ses quatre ans. Elle repéra instannément le box de l’animal qui tendit la tête vers elle. L’enfant effleura son chanfrein du bout des doigts et déposa un baiser rapide sur ses naseaux. Mais elle n’était pas venue pour lui et ne s’attarda pas. D’un pas assuré, elle se dirigea tout au fond du long bâtiment, vers celui qui hurlait sa rage.

Elle s’arrêta juste devant le box, Ry collé contre son coeur, le visage dévoré de curiosité.

D’abord, elle ne vit qu’un éclair noir dans l’obscurité quasi totale de l’écurie. Une valse d’ombres gigantesques desquelles se détachait un oeil blanc. La porte du box tremblait sous les coups de sabot répétés de l’étalon. Ses cris perçaient les oreilles de la fillette et sa souffrance la touchait au coeur. 

Petit à petit, l’enfant aperçut les cordes plus claires enroulées autour de la tête et du cou de la bête. La peau déchirée était à nue par endroits. 

Les mains de Raya se mirent à trembler lorsque des images pénétrèrent dans son esprit. Le phénomène était aléatoire, mais bien réel. Comme pour le tigre, elle revivait des scènes de la vie passée de l’animal. Une capture alors qu’il n’était qu’un poulain, là-bas, dans les plaines sauvages. Des mains brutales pour essayer de le dompter, encore et encore, sans succès. Le fouet. Les chaînes. Les blessures multiples. Les propriétaires qui se succédaient, incapables de venir à bout du désir fou de liberté de la bête.

– Tu n’appartiens à personne, murmura Raya, immobile à un mètre de lui.

Elle ajouta dans un souffle :

– Je vais te libérer. 

Échappez-vous dans mes univers imaginaires…

Entrez votre email pour recevoir chaque semaine des extraits de mes futurs romans et des textes inédits réservés à mes lecteurs les plus fidèles :